Traitement des émissions canalisées de COV : lorsque les préoccupations environnementales rejoignent celles des économies d’énergie.
Ce retour d’expérience concerne une société spécialisée dans la fabrication d’emballages métalliques (bouteilles, aérosols). Ces produits sont revêtus à l’intérieur et à l’extérieur avec des revêtements organiques (laques et vernis).
Ces activités de revêtements organiques génèrent des émissions de Composés Organiques Volatils (COV), qui sont réglementées par l’arrêté ministériel du 2 février 1998.
La société réalise annuellement son Plan de Gestion des Solvants (PGS) et a choisi l’option réglementaire du Schéma de Maîtrise des Emissions (SME).
Le site est équipé de 9 lignes de revêtements comprenant le vernissage (partie intérieure de la pièce), l’application des encres, le laquage et le survernissage (partie extérieure de la pièce).
Deux oxydeurs thermiques catalytiques (incinérateurs) ont été installés en 1995 et 1998 pour traiter les rejets canalisés de Composés Organiques Volatils (COV).
Au fil du temps, les performances d’épuration de ces deux équipements se sont dégradées du fait de l’usure des catalyseurs. En conséquence, les valeurs de concentration COV obtenues en sortie de traitement ne répondent plus aux seuils de l’article 27-7 alinéa a), de l’arrêté ministériel du 2 février 1998 (20 mgC/Nm³ ou 50 mgC/Nm³ si le rendement d’épuration est supérieur à 98%).
De plus, la consommation de gaz nécessaire à la destruction des Composés Organiques Volatils (COV) est importante et représente un budget d’environ 210 Keuros/an. Enfin, il n’existe pas sur les équipements existants de régulation de débit.
L’exploitant s’est donc très justement interrogé sur l’opportunité de changer les catalyseurs usagés des deux oxydeurs catalytiques existants ou de remplacer ces deux oxydeurs catalytiques par une autre technologie plus performante, plus économe en consommation de gaz (oxydation régénérative) et équipée d’un système de régulation de débit.
Une étude technico économique portant sur ces deux alternatives a été réalisée.
Nous avons récapitulé dans le tableau ci-dessous, les différents postes budgétaires liés à la mise en place du système de traitement des émissions canalisées pour les deux alternatives étudiées.
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REMPLACEMENT DES CATALYSEURS (alternative 1) |
ACHAT D’UN OXYDEUR REGENERATIF (alternative 2) |
INVESTISSEMENT en KE |
remplacement catalyseur : 259 KE |
épurateur régénératif : 330 KE |
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FONCTIONNEMENT |
gaz = 209 KE |
gaz = 69 KE |
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électricité = 78,8 KE |
électricité = 26 KE |
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coût par an |
Total = 287,8 KE |
Total = 95 KE |
MAINTENANCE |
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1 visite annuelle : 5 KE |
1 visite annuelle : 7,5 KE |
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coût par an |
Total = 5 KE |
Total = 7,5 KE |
TOTAL Fonctionnement/ maintenance |
292,8 KE/an |
102,5 KE/an |
Nous avons indiqué dans le tableau ci-dessous, les coûts cumulés d’investissement et de fonctionnement pour les deux alternatives étudiées.
Dans le tableau ci-dessous, il a été considéré pour chaque alternative que l’investissement est payé en totalité la première année.
Sans annualisation: 100% de l’investissement est payé l’année 1 | ||||||
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Technologie |
Budget investissement en KE |
Budget annuel fonctionnement en KE/an |
Coût Global Cumulé année 1 |
Coût Global Cumulé année 2 |
Coût Global Cumulé année 3 |
Coût Global Cumulé année 4 |
alternative 1 |
259 |
292,8 |
551,8 |
844,6 |
1137,4 |
1430,2 |
alternative 2 |
330 |
102,5 |
432,5 |
535 |
637,5 |
740 |
Nous constatons donc que dès la première année, le remplacement des épurateurs catalytiques existants par un système d’oxydation régénérative est amorti.
En conséquence, il est vraiment justifié d’envisager le remplacement des deux épurateurs existants, non seulement pour des questions réglementaires, mais aussi pour des raisons économiques car les gains potentiels sur les consommations d’énergie sont très importants (gain financier d’environ 120 Keuros dès la première année).
Enfin, cette modification permettra aussi de diminuer les émissions de gaz à effet de serre du site (émissions de CO2 réduites).
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